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Libération

La «taupe», les stups et le truand

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Un policier qui renseignait un malfrat a été arrêté.
publié le 9 février 2002 à 22h10

Voilà deux mois, la brigade des stups de Paris s'inquiète de voir «des affaires qui partent bien, pfitt, se dégonfler comme des soufflés». Trois à la file, «c'est une épidémie». Les chefs flairent une complicité interne et trouvent un suspect, Nacer B., 35 ans, gardien interprète en arabe qui décrypte les écoutes téléphoniques. Sur ses talons, les flics de l'antigang (BRI) assistent à «un rendez-vous clandestin» entre le policier transcripteur et un truand de 53 ans, déjà condamné pour hold-up et attaque de fourgon. Alerté, le procureur confie l'enquête au juge Jean-Paul Valat et à l'IGS, la police des polices. Le bruit court au 36, quai des Orfèvres, «y a un salaud, y a une taupe parmi nous».

Les filatures continuent en pointillés, «car B. se méfie». Dans les rues ou le métro, il «revient sur ses pas, descend de la rame, reprend la suivante, regarde derrière lui, fait des demi-tours brutaux». L'antigang ne peut plus suivre le policier, file alors le truand qui, mercredi à 19 heures, les amène à Nacer B. Les deux ont été attrapés en plein conciliabule dans la voiture du premier à Paris (XIIIe). «Quand on les a serrés, le braqueur a levé les mains en l'air, mais le policier a tapé sur les collègues», qui le lui ont bien rendu. Nacer B. a le nez cassé.

En garde à vue à l'IGS, le gardien et le truand «chiquent (mentent, ndlr) en bloc». L'ancien voleur à main armée répète, «tant que le flic ne balance pas, moi, je ferme mon plomb». Le policier nie l'évidence. Les traces de cannabi