Elle a écrit aux journaux, aux partis politiques, au préfet, au maire de Paris. Pour dire sa peur qu'on «fasse du mal à son fils», là dans le hall, en bas de l'immeuble, où se tient la bande, dit-elle. Il y a deux mois, raconte cette mère, ils ont traité de «bouffon» le gosse avant de le courser dans l'escalier. Et puis, un autre jour, en janvier, son fils était en larmes sur le palier, «terrorisé» après avoir traversé le barrage des «"neuf trois", comme ils s'appellent». Dans son courrier, elle décrit le hall de son HLM comme un théâtre d'ombres où se télescopent deux mondes. Posé en lisière de Paris, dans un logement social ni pire ni meilleur que les autres. Une phrase par ligne, bornée par une majuscule. Comme une mélopée inquiète, résignée. «Ils ont fait du hall de l'immeuble, leur lieu de rassemblement, terrorisant les "petits bourges", comme ils nous appellent... ils ont la haine, comme ils disent..., ils ont fait de notre quartier, leur territoire... Circulez, y a rien à voir... Surtout ne pas les regarder, ils se sentent épiés Surtout ne pas leur parler, ils se sentent agressés Surtout ne pas les ignorer... ils veulent terroriser. Avoir peur... Peur de rentrer chez soi», écrit cette femme. Ses mots disent la peur, le sentiment d'insécurité. Et l'amertume qui en découle pour cette mère: «S'enfermer, dénoncer, témoigner ou... Déménager, "Ça ne sert à rien"... Mais ma colère est grande...»
Colère. Aujourd'hui, cette femme n'est plus dans l'urgence de sa «note de c