«Vous vous trouviez porte H, face à la tribune officielle, au bord de la pelouse. Il y avait eu un mouvement de foule. Vous avez dit aux policiers: "Ne voulant pas me faire écraser, j'ai sauté la barrière et je me suis retrouvé sur la pelouse". Vous avez été interpellé alors que vous vouliez regagner votre place.» Le président de la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) interrompt sa lecture, regarde le prévenu et prend un air dubitatif.
Match amical. Y. A., 22 ans, garçon trapu et maussade, agent de sécurité, était jugé hier après-midi, pour avoir, le 6 octobre 2001, fait irruption sur le stade de France, ainsi qu'une centaine d'autres supporters, avant la fin du match amical qui opposait la France à l'Algérie. L'invasion du terrain, sous les yeux du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement, avait mis fin au jeu à la 76e minute, alors que la France menait 4 à 1. «Tout le stade de France n'était pas sur la pelouse, continue le président, il suffisait de se mettre sur le côté pour éviter la foule». «ça poussait, ça poussait, maintient le jeune homme à la barre, c'est pour ça que j'ai sauté la barrière».
Le tribunal passe à D.L., un étudiant de 18 ans que la police a lui aussi rattrapé sur le terrain de jeu. Il était venu voir le match grâce au service Jeunesse de la mairie de Garges qui avait affrété un car. Il avait une place réservée en haut des gradins. «Vous êtes descendu?, lui demande le président, dans votre déposition, vou