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Libération

L'illusion de nuits sans avions

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Des députés proposent un couvre-feu. Méfiance des riverains d'aéroports.
publié le 13 février 2002 à 22h14

«Jamais ça ne passera, ces propositions-là!» Couvre-feu de minuit à 6 heures, plafonnement du bruit des avions à 80 décibels: les conclusions du groupe d'études parlementaire sur les vols de nuit et les nuisances aéroportuaires sont-elles si ambitieuses que Jean-Marie Gourdin, le président de l'Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA), les juge condamnées d'avance?

500 000 riverains. Il est vrai qu'il a quelques raisons de se méfier. Les riverains des aéroports ont eu beau se mobiliser contre la multiplication des vols de nuit, entre 1999 et 2000, les mouvements nocturnes ont augmenté de 15 % à Roissy, et si ce rythme se maintient, cette proportion doublera en sept ans, tandis que les gouvernements n'ont apporté aucune réponse à ce problème. Yves Cochet, alors député, avait bien déposé une proposition de loi visant à interdire les vols de nuit. Elle a été adoptée en première lecture le 26 avril 2001 à l'Assemblée nationale. Mais son parcours parlementaire s'est arrêté là.

Hier, les députés ont donc tenté de relancer l'action gouvernementale. «Le problème posé par les vols de nuit ne peut être considéré comme secondaire», préviennent-ils, rappelant que «500 000 riverains» sont directement concernés par ces nuisances, et «bien plus, si l'on compte ceux qui habitent sous les couloirs aériens». Bref, «des progrès sont nécessaires», et «à court terme». Mais la volonté politique de le faire ­ en clair, d'affronter le lobby du transport aérien ­ fait défaut. Les dépu