De mauvais chiffres n'empêchent pas de grands déballages. «Nous avons du boulot tous ensemble, car la situation n'est pas bonne.» Cette phrase laconique, bien dans le style du bonhomme, a été lâchée hier par Bertrand Delanoë, maire de Paris, après trois heures de débat sur l'avenant au Contrat local de sécurité (CLS). «Pas bonne», mais qui croire, hier, au Conseil de Paris? Le préfet, qui voit «un espoir» dans les chiffres de janvier 2002 (+ 0,06 % par rapport à janvier 2001) de la délinquance à Paris, ou bien ses services, qui distribuaient, au compte-gouttes, des statistiques montrant une situation très contrastée?
Aux Halles, par exem ple, la délinquance a augmenté presque quatre fois plus qu'en moyenne dans Paris intra muros (+ 19,4 % contre + 5,39 %). Pour les autres arrondissements, ce n'est pas mal non plus: + 11,09 % pour le XIIIe, + 10,17 % pour le XIVe, + 9,81 % pour le XXe et + 9,41 % pour le XIXe. La situation n'est guère brillante dans le métro, (+ 24,29 %), à cause de l'augmentation des vols à la tire. En revanche, on signale de bonnes nouvelles dans les beaux quartiers: - 2,81 % aux abords des ministères, dans le VIIe arrondissement, et - 0,21 % dans le quartier de l'Opéra.
«Aveu d'échec». Cette avalanche de chiffres lâchés dans les couloirs de l'Hôtel de Ville a largement éclipsé l'ordre du jour: l'assemblée municipale devait débattre du Contrat local de sécurité, un dispositif censé favoriser le partenariat entre tous les acteurs concernés. La droite préfère j