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Libération

Dans le box en gilet pare-balles

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Après le meurtre, l'accusé avait compati avec la famille de Laure. Hier le père menaçait de le faire tuer.
publié le 14 février 2002 à 22h14

Toulouse envoyée spéciale

En ce troisième jour de son procès, à Toulouse, Patrice Alègre arrive, engoncé dans un gilet pare-balles sous sa veste polaire. La famille de sa deuxième victime, Laure Martinet, a juré de le tuer. Campé sur des aveux a minima, Patrice Alègre refuse d'admettre qu'il connaissait plus que «de vue» la fille de 19 ans qui a grandi comme lui à Saint-Geniès-Bellevue, à deux cents mètres de la maison de ses parents. A l'époque du meurtre, la nuit du 24 au 25 janvier 1990, l'ex-portier habite toujours là, mais rue Principale, avec sa compagne Cécile et son bébé Anaïs, alors toutes deux à l'hôpital. «Laure était passée chez moi juste une fois avec une amie pour acheter du shit, on avait fumé deux joints.» Selon ses dires, ce soir-là, Patrice Alègre fait «le tour des bars, [prend] des apéros et rentre à Saint-Geniès saoul», au volant de sa Golf. Sur le chemin, «à La Croix-Daurade, je prends en stop une fille qui dit : "Je vais à Saint-Geniès."» C'est Laure.

Il l'embarque, lui propose de fumer un joint, elle veut s'arrêter à l'Union chercher sa copine Isabelle, il reste dans sa voiture, elle revient seule, et il l'emmène sur un chemin non loin du cimetière de Saint-Loup-Clamas. Aux jurés de la cour d'assises de Toulouse, Patrice Alègre, morne et lassé, répète de façon stéréotypée des phrases déjà formulées aux gendarmes, pas plus. «Dans la voiture, on a fumé, je crois que j'ai essayé de l'embrasser, elle a refusé, je l'ai étranglée, je l'ai déshabillée, je l'ai