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Libération

A Lyon, la double peine dans la campagne

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Mobilisation plurielle autour de Jamel Abidi.
publié le 15 février 2002 à 22h16

Lyon correspondance

Nordine, Dalila et Sarah ont les yeux rougis, la voix mal assurée. Invités hier à Lyon par le collectif contre la double peine, ils défendent leur frère et père, Jamel Abidi, menacé d'être expulsé vers l'Algérie. Pour l'instant, il est en prison, à Aiton, en Savoie, et doit être libéré la semaine prochaine. Sous le coup d'une interdiction du territoire, il devrait être conduit en centre de rétention puis envoyé vers l'Algérie, son pays de nationalité.

Mais Jamel ne connaît pas l'Algérie. Né en France en 1960, il est marié avec une Française, avec laquelle il a élevé cinq enfants français, trois issus d'un premier mariage de sa femme, et deux qu'ils ont eus ensemble. «Je ne comprends pas pourquoi on l'envoie là-bas. Sa vie est ici», raconte sa fille Sarah.

«Exemplaire». Jamel n'est pas un enfant de choeur. Toxicomane, il a été condamné plusieurs fois. C'est aussi un étranger. Faute d'avoir entrepris les démarches nécessaires à sa majorité, il a conservé la nationalité de ses parents. Lors de sa dernière condamnation, en février 1999, la cour d'appel de Lyon a donc ajouté à sa peine de prison une interdiction définitive du territoire.

Pour les opposants à la double peine, le cas de Jamel est «exemplaire». «Oui, Jamel Abidi a un passé de délinquant. Oui, il est algérien de papiers. Mais il est français de vie et de famille. Et c'est cette réalité sociale qui devrait être primordiale», explique Jean-Pierre Lachaize, membre du collectif contre la double peine.

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