Toulouse envoyée spéciale
En ce cinquième jour du procès de Patrice Alègre, il pleut sur la cour d'assises de Toulouse, lancée dans une quête désespérée de l'homme... inaccessible dans le box, même face à Emilie Espès, 25 ans, la seule qui ait échappé à l'étau de ses mains. Coupe garçonne et habits noirs, Emilie répète, détachée, sa rencontre avec Patrice ce vendredi 21 février 1997 à midi, au bar le Yellow, à Toulouse avec des copains, «on a sympathisé tout de suite», les apéros et la coke. Elle n'a pas de voiture pour aller à la soirée techno à Plaisance-du-Touch. Il propose de l'emmener dans son Austin Métro. Elle accepte parce que Patrice n'a rien d'un «dragueur». Ils passent à Saint-Orens chez Yves, le patron de la boîte le Templo qui héberge depuis quinze jours son ex-portier Patrice, viré pour cause de violences, par sa compagne Sylvie, tenancière de Planète Rock.
Les mots justes. Emilie s'éclate sur la piste de danse et Patrice s'envoie des bières au bar. A 2 heures, épuisée, elle lui demande de la raccompagner. «Je m'endors sur le siège avant, et quand je me suis réveillée, par manque d'oxygène, Patrice était au-dessus de moi à l'arrière en train de m'étrangler, les yeux révulsés, un regard de fou, j'ai pensé: "C'est la fin, tu vas mourir." J'ai pu le griffer au visage, et lui, m'a asséné des coups de poing à la figure, je me suis évanouie.» Quand Emilie revient à elle, Patrice roule, brutal comme d'habitude. Elle n'a plus de pantalon, plus de chaussures, plus de culo