Au début des années 80, il tenait boutique dans le II e arrondissement de Paris. Spécialité, l'achat et la vente de pièces d'exception. Numismate, Christian Leverrier tenait un registre soigneux des pièces qu'il achetait: des écus royaux, des billets anciens, des pièces d'essai, des «préséries» au tirage limité. De cette spécialité, Christian Leverrier, aujourd'hui retraité sur la Côte d'Azur, ne veut plus entendre parler. Non plus que de certains de ses clients: Didier Schuller et sa soeur Françoise Verne (aujourd'hui décédée). Leverrier a été condamné en 1985: il n'a pas été assez regardant sur la marchandise écoulée par sa curieuse clientèle. Les pièces et les billets étaient volés, au Musée monétaire, à l'hôtel des Monnaies. «Cette affaire m'a coûté trop cher», lâche seulement Leverrier.
Didier Schuller a été membre de plusieurs cabinets ministériels, s'engage au sein du mouvement des jeunes chabanistes en 1974, fait un tour à l'ENA, devient conseiller technique d'Olivier Stirn puis membre du cabinet d'un ministre du Commerce. Mais il n'a pas encore tâté du terrain. Alors, en mars 1978, il se lance à Belfort contre Jean-Pierre Chevènement. Cuisante défaite. Comment a-t-il financé ce premier essai électoral? Lors de sa première audition devant le juge Philippe Vandingenen, à Créteil, après son retour de Saint-Domingue, Schuller a évoqué une grande fortune familiale et les biens de sa mère pour justifier quelques placements en Suisse et une partie de sa carrière. Il n'a pas