Les professionnels le réclamaient depuis des années, les politiques l'avaient maintes fois évoqué et quelquefois annoncé... le dépistage du cancer colorectal va enfin commencer en France. Un programme national qui, à terme, pourrait éviter 1 500 à 3 000 morts par an, selon les spécialistes de santé publique. Dans les mois qui viennent, ce sont douze départements qui vont ouvrir le feu: «Seine-Saint-Denis, Charente, Hérault, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Calvados, Isère, Bouches-du-Rhône, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Nord et Haut-Rhin», a énuméré la semaine dernière Bernard Kouchner, ministre de la Santé. Les 50-74 ans s'y verront offrir tous les deux ans un dépistage par le test Hémoccult, basé sur la recherche de sang «occulte» (comme disent les praticiens) dans les selles, via leur médecin traitant. Un deuxième appel d'offres est prévu au deuxième semestre 2002, pour retenir huit départements supplémentaires. Le dépistage devrait ensuite se généraliser progressivement.
Pronostic. Avec plus de 33 000 nouveaux cas chaque année, le cancer colorectal est la tumeur la plus fréquente en France, pour les deux sexes réunis. C'est aussi l'une des plus meurtrières, responsable de 15 000 à 16 000 décès par an. D'où l'acharnement des médecins, en l'absence de progrès thérapeutiques majeurs, à mettre au point un système organisé de dépistage. Objectifs: détecter ces tumeurs avant qu'elles ne se révèlent par des symptômes digestifs, et donc améliorer leur pronostic aujourd'hui médiocre