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Libération

Une petite voie ressort du désert.

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L'association d'un cheminot a sauvé la ligne Béziers-Neussargues, au nom de l'aménagement du territoire.
publié le 18 février 2002 à 22h18

Montpellier, correspondance.

Pour défendre le train, Jacky Tello, cheminot, avait de l'expérience. «Pour la fermeture de Mazamet-Montpellier via Bédarieux, on s'était bien battus.» N'empêche, «la ligne avait quand même fermé». Jacky Tello sait pourquoi: «On n'avait pas su sortir de la défense de l'emploi.» Alors, pour éviter la fermeture annoncée de la ligne Béziers (Hérault)-Neussargues (Cantal), le cheminot a découvert les vertus de l'aménagement du territoire. «Ces lignes secondaires dont ne veut plus la SNCF sont des équipements structurants. Les habitants de Lunel, par exemple, font tous les jours quarante minutes de voiture pour aller travailler à Montpellier. Il faut douze minutes pour faire Lunel-Montpellier en train. Mais la SNCF a remplacé les trains par des cars parce que la voie est saturée. Si une partie du fret qui transite entre l'Espagne et le nord de l'Europe prenait le chemin de Béziers-Neussargues pour gagner Clermont-Ferrand puis l'Allemagne ou la Grande-Bretagne, la SNCF et la Région pourraient remettre des trains.» Voilà. Grâce à ce raisonnement simple, martelé partout depuis 1995, un noyau dur de 300 personnes, cheminots, élus, écologistes et chefs d'entreprise, est en passe de gagner. «Les modernes, c'est nous», résument-ils.

«Sans avenir». Les 278 kilomètres de la ligne avaient été tracés en 1850 par la Compagnie du Midi pour acheminer les vins languedociens vers Paris. La voie part de Béziers dans l'Hérault, serpente dans la plaine viticole, traverse