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Libération

«Allez, flingue-toi en prison»

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Le frère d'une des victimes s'est adressé à l'accusé hier.
publié le 19 février 2002 à 22h19

Toulouse envoyée spéciale

Tassé, toujours pas rasé, Patrice Alègre baisse obstinément le front sous les flashs des photographes qui le mitraillent à nouveau au sixième jour de son procès. Seule émerge sa houpette à la Tintin qui ne sied guère à ses aventures mortifères.

Recherché pour le viol d'Emilie Espès depuis le 24 février 1997, Patrice Alègre a pris la route du Sud, «faut que je m'échappe». De voitures braquées en hébergements de fortune, le fugitif débarque en Ariège deux mois plus tard, campe au bord d'un lac, trouve «des p'tits travaux», bûcheron ou jardinier, se mêle aux zonards de Foix, et, le 1er juin, croise Karine qui l'invite à une soirée chez elle. «J'ai cassé un petit objet, elle s'est énervée, elle m'a mis dehors, j'ai tapé dans la porte pour entrer.» Alertée, la police l'embarque au commissariat, fait une procédure pour «dégradation, vol, rébellion et port d'arme» à cause de son couteau Laguiole. Il décline l'identité de Robert Richard, né le 20 juin 1966, sans fournir de papiers, bien sûr. Or le violeur d'Emilie inscrit au fichier des personnes recherchées s'appelle Patrice Alègre, né le 20 juin 1968. Les flics de Foix collent le gars Richard en cellule de dégrisement, sans rien vérifier, et, ma foi, le libèrent le lendemain avec une convocation au tribunal. La police réalise le jour même l'ampleur du loupé quand la plaignante Karine apporte au commissariat son permis de conduire... au nom d'Alègre.

«D'abord le trou». Patrice a déjà mis les bouts, changé de