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Libération

Emile Louis sur la route des assises

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Pas de prescription dans l'affaire des disparues de l'Yonne.
publié le 21 février 2002 à 22h20

Un «bien triste anniversaire», dit Didier Seban, l'avocat des familles des sept disparues de l'Yonne : «Voilà vingt-cinq ans que la première de ces jeunes filles, Christine Marlot, s'est volatilisée dans la région d'Auxerre.» Et vingt-cinq ans après, soit presque autant d'années d'incuries judiciaro-gendarmesques, de silence et d'indifférence, il s'est agi, semble-t-il, de réagir. En quelques heures, entre les couloirs du palais de justice de Paris, le bureau de la procureure d'Auxerre et les lambris du ministère de la Justice, le sort du principal suspect, Emile Louis, a connu un sacré retournement et une accélération fulgurante. En trois mouvements.

14 heures. Une petite revanche s'est jouée, hier après-midi, dans les couloirs du palais de justice de Paris. Entouré d'une foule de parents livrant inlassablement aux télés les souvenirs de ces soeurs vraisemblablement mortes, Didier Seban savoure l'arrêt rendu quelques instants auparavant par la Cour de cassation. Il s'agit bien d'une victoire, mais une «victoire sans joie», selon Pierre Monnoir, président de l'Adhy (Association de défense des handicapés de l'Yonne). Et cet arrêt retentissant dit : Emile Louis ne bénéficie pas de la prescription. Ça signifie : l'ancien chauffeur de bus pourrait, à terme, comparaître devant une cour d'assises.

Les juges ont en effet estimé, comme l'avait soutenu l'avocat général lors de l'audience du 6 février, qu'un acte de procédure permettait d'interrompre la prescription. Cet acte, ainsi que