Marseille de notre correspondant
Ex-président d'université, ex-doyen de faculté de droit, ex-PDG du Dauphiné libéré, ex-conseiller du président de la République Valéry Giscard d'Estaing, toujours conseiller spécial du chef de l'Etat togolais, Charles Debbasch, 64 ans, cinq enfants et un yorkshire, a décroché, hier, un nouveau titre de gloire: condamné par la justice. Le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence lui a infligé une peine de trois ans de prison, dont deux ans ferme, assortie d'une amende de 380 000 euros et d'une interdiction de ses droits civiques, civils et familiaux pour cinq ans.
Il était poursuivi pour des détournements de toiles et de fonds chiffrés par l'accusation à 450 000 euros, à l'époque où il dirigeait la Fondation Vasarely, entre 1981 et 1993.
«Système d'escroc». Son coprévenu, Pierre Lucas, 74 ans, ex-député gaulliste et bras droit de Debbasch à la Fondation, a écopé de deux ans de prison, dont un an ferme. Comme il enseigne toujours à Aix, Charles Debbasch pourra raconter à ses étudiants, dont certains étaient venus le soutenir lors du procès en décembre, comment un grand ponte du droit administratif et constitutionnel, auteur d'une cinquantaine d'ouvra ges faisant référence, devient à son corps défendant l'objet d'un mauvais TD (travaux dirigés) de droit pénal.
A l'audience, Charles Debbasch s'était vanté d'avoir «formé 35 % des magistrats de ce pays», mais il n'est pas tombé, au tribunal d'Aix, sur d'anciens élèves. La procureure Annie Brunet-Fuster