Si Jacques Chirac n'est pas réélu, c'est une des enquêtes qui, inéluctablement, amènera la justice à lui poser des questions. Moins connue que les autres affaires relatives au financement occulte du RRR, l'enquête sur les chargés de mission de la mairie de Paris, ouverte fin 1998, semble approcher de son terme. Hier, des policiers de la Division nationale des investigations financières (DNIF) ont saisi des documents lors d'une perquisition au Club 89, une association de réflexion politique proche du RPR et présidée par Jacques Toubon. Le Club 89 a abrité un exemple typique de ces détournements d'emplois suspectés par les enquêteurs. En mai 2000, une des secrétaires de l'association a expliqué qu'après avoir été recrutée, en 1983, comme chargée de mission au cabinet du maire Jacques Chirac, elle a immédiatement été affectée au Club 89, avant de suivre Michel Aurillac au ministère de la Coopération entre 1986 et 1988. Rémunérée par la Ville de Paris, cette secrétaire a en fait suivi une carrière politique au service du RPR.
Détournement. Le préjudice financier subi par le contribuable parisien est loin d'être négligeable. L'information judiciaire, ouverte notamment pour «prise illégale d'intérêts, détournement ou soustraction de fonds publics», pourrait mettre au jour un détournement atteignant plusieurs dizaines de millions de francs. Dans un rapport de synthèse d'octobre 2001, les policiers ont ainsi chiffré avec précision 4 millions de francs ce qu'a représenté pour la m