La Seyne-sur-Mer, envoyée spéciale
Vendredi 15 février, jour de ses 13 ans. Avant même de passer à table, c'est parti: l'alcool, les cris, les larmes. Le père a pris son fusil de chasse, embarqué sa femme et sa fille dans la voiture, direction le port de La Seyne-sur-Mer. Ils ont roulé le long des bars. C'est alors que sa fille a reconnu le jeune homme, attablé à La Régence. Le père est entré, fusil sous le bras. Il l'a sommé de sortir, puis il a tiré. Icham, 22 ans, s'est écroulé, touché mortellement dans le dos par une décharge de chevrotine. D'après les témoins, la scène a duré à peine quelques secondes. «Il avait l'air très déterminé, il ne lui a laissé aucune chance.».
Le meurtrier, Thierry Ferrer, 35 ans, incarcéré le dimanche suivant, a voulu venger sa fille. Violée, dit-elle, par le jeune Tunisien, quelques mois plus tôt. A ce jour, le crime n'a toujours pas été constaté. Mercredi dernier, les avocats du père ont plaidé sa mise en liberté jusqu'au procès, lui qui «n'a fait que son devoir de père». Le juge a choisi de le laisser en détention, estimant les faits suffisamment graves. Sa personnalité doit faire l'objet d'une expertise psychiatrique.
Triste, éteinte. C'était le soir du premier retour de V. dans sa famille. V. est adolescente, scolarisée en CM2, dans une section spéciale sous tutelle de la Ddass. C'est elle qui a demandé à être hébergée au foyer des mineurs de Six-Fours-les-Plages, sur la route de Bandol. Ce placement était tout frais. Quand ils l'ont revue,