Il avait défrayé la chronique fin 2000 en contribuant à la naissance d'Adam Nash, premier enfant «trié génétiquement» pour sauver sa soeur, atteinte d'une maladie grave. Le généticien Yury Verlinsky (Chicago) revient à la une des quotidiens américains avec sa dernière production: un bébé indemne d'une forme précoce et génétique de la maladie d'Alzheimer. L'histoire familiale de l'enfant, âgé aujourd'hui de 18 mois, et les détails techniques viennent d'être publiés dans le Jama, revue de l'association médicale américaine.
Dans son principe, la méthode utilisée, le diagnostic préimplantatoire (DPI), n'est pas nouvelle. Destinée aux familles à risque de maladies génétiques graves, elle a pour but de vérifier qu'un embryon issu d'une fécondation in vitro est indemne avant de l'implanter dans l'utérus. En clair, le DPI évite la naissance d'enfants atteints et permet celle d'enfants sains.
L'originalité est d'y avoir eu recours pour une maladie d'Alzheimer liée à une mutation génétique. Dans ces rares formes héréditaires, les signes de démence apparaissent à la quarantaine, vingt ans plus tôt que dans la maladie classique. C'était le cas dans la famille qu'a pris en charge le généticien: le père de la patiente est décédé d'Alzheimer à 42 ans, un frère et une soeur en ont déclaré les signes avant 40 ans. Quant à la principale intéressée, âgée de 30 ans, elle n'a pour l'instant aucun symptôme mais elle est porteuse de la mutation.
D'où l'interrogation des médias américains: faut-il