Lyon de notre correspondant
En libérant une jeune toxicomane séquestrée dans un appartement, les policiers lyonnais viennent de démanteler un important réseau de drogue. Plusieurs gros bonnets ont été arrêtés, quatre bars et boîtes de nuit fermés, plusieurs millions de francs ramassés et des dizaines de kilos de drogue saisis. La jeune femme serait restée enfermée sept mois et contrainte à des rapports sexuels en échange de ses doses.
L'affaire commence en mars 2001 lorsque le père reçoit un e-mail de sa fille qui l'appelle au secours. Issue d'une «famille bourgeoise», selon un enquêteur, la jeune femme a 24 ans. Elle «touchait un peu» à la cocaïne avant de rencontrer un dealer et de devenir sa maîtresse. Elle est alors retenue dans une HLM du Ve arrondissement lyonnais. Son compagnon mène grand train dans les boîtes. Il impose à la jeune femme des relations sexuelles avec ses copains ou avec d'autres femmes, en échange de ses shoots. «Tant qu'elle ne se laissait pas faire, raconte un enquêteur, elle n'avait pas sa dose.» La jeune femme tournera en moyenne à dix injections de cocaïne par jour durant sept mois, alors que le trafiquant filme les ébats avec une webcam, pour les mettre en ligne sur des sites pornos.
1 000 shooteuses. Les policiers du commissariat interviennent fin mars et libèrent la fille. Ils découvrent dans l'appartement «mille shooteuses et des bonbonnes de cocaïne vides». Ils préviennent le groupe d'enquête antidrogue (Gead) du Ve, qui perquisitionne et découv