Menu
Libération

Pagaille à la Pharmacie centrale des hôpitaux

Article réservé aux abonnés
Les magouilles sur l'hormone de croissance ont perduré malgré la justice.
publié le 2 mars 2002 à 22h28

«C'est quoi cette histoire d'ordinateurs? -Ah, vous êtes déjà au courant de la filière bulgare...» La scène est ahurissante. D'autant qu'elle est racontée par le premier des intéressés: Martin Hirsch, alors tout juste nommé directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), dans un livre qui sort aujourd'hui (lire ci-contre). Une scène qui montre l'état de déliquescence inimaginable dans laquelle se trouvait cette structure pharmaceutique à l'origine d'un des drames sanitaires les plus terribles de ces dernières années, celui de l'hormone de croissance.

Silence. Nous sommes en 1995. La PCH est encore dans la tourmente: en 1992, un rapport avait révélé les pratiques étonnantes de cette structure dans la fabrication d'hormones de croissance prescrites à des enfants trop petits et dans l'importation d'hypophyses étrangères venant de Bulgarie, matière première nécessaire, à l'époque, pour produire ces hormones. En 1984-1985, ces pratiques douteuses avaient conduit à la contamination de plusieurs dizaines d'enfants par la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Une affaire dramatique qui mettait en cause des responsables médicaux, administratifs et politiques. A l'heure actuelle, plus de 80 enfants sont morts de cette hormone contaminée. Et 12 personnes ont été mises en examen.

Martin Hirsch arrive donc à la Pharmacie centrale des hôpitaux. Enarque, médecin, l'homme est un fin connaisseur des questions de sécurité sanitaires. Il raconte cette première visite. Et manifestement, il n'en re