Menu
Libération
Interview

«Il n'y a plus de méningites dans le Puy-de-Dôme»

Article réservé aux abonnés
publié le 4 mars 2002 à 22h28

Le professeur Christian Perronne est président du Comité technique des vaccinations (CTV) et de la section maladies transmissibles du Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF), instances qui définissent la politique vaccinale. Il revient sur la campagne (une première en France) de vaccination de masse contre la méningite menée en janvier/février dans le département du Puy-de-Dôme.

Plus de 20 000 jeunes entre 2 mois et 20 ans ont été vaccinés contre la méningite à méningocoques. Le bilan est-il positif?

Il l'est largement, pour plusieurs raisons. D'abord, il n'y a plus de nouveaux cas dans cette zone, ce qui prouve que la vaccination a été efficace. Ensuite, cette campagne a permis de calmer la panique qui commençait à s'installer dans la région. Enfin, cela démontre que même si les débuts sont difficiles, le côté logistique est parfaitement gérable.

Mais était-ce pour autant nécessaire?

Nous avons été confrontés à une situation très particulière. Sans avoir jamais atteint un seuil épidémique, les cas de méningite à méningocoques de type C se sont accélérés en quelques semaines (1) dans une zone géographique bien limitée. Un phénomène d'autant plus inquiétant que le taux de mortalité était élevé, de l'ordre de 30 %, alors qu'il n'est habituellement que de 10-15 %. Nous avons donc décidé de vacciner largement les jeunes, population la plus exposée à ces bactéries, pour éviter une extension en tache d'huile. Cela n'a été possible que parce que nous disposons maintenant