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Libération

Olano, militant en France, terroriste en Espagne

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Examen de la demande d'extradition du Basque le 8 mars.
publié le 6 mars 2002 à 22h30

Le 8 mars, la cour d'appel de Pau examinera l'extradition vers l'Espagne de Juan Mari Olano, militant nationaliste basque de 46 ans. Et ce sera une première. Car ce Basque de nationalité espagnole, ancien député régional de 1987 à 1990, n'est pas réclamé par Madrid pour une éventuelle appartenance à ETA ou son implication dans des actions terroristes, mais en tant que porte-parole des Comités pour l'amnistie, mouvement public de soutien aux membres d'ETA incarcérés.

Vu de Madrid, en effet, tout responsable d'un tel mouvement est, organiquement ou à la marge, partie de l'organisation clandestine. Ainsi, dans ses conclusions du 2 novembre 2001 portant notamment sur le cas Olano, un tribunal madrilène estime qu'une organisation comme les Comités pour l'amnistie «exerce le contrôle» sur les prisonniers d'ETA ou «garantit la cohésion interne et la soumission de ce collectif à l'organisation». Conséquence de cette analyse à large spectre, plusieurs associations ont été interdites en Espagne et près de 200 personnes interpellées en deux ans.

Bruyant. Mêmes accusations le 31 octobre, lorsque onze responsables régionaux des Comités pour l'amnistie sont interpellés. Juan Mari Olano, au Pays basque français ce jour-là, échappe à l'arrestation. Il multiplie alors les apparitions publiques, protestant contre la «criminalisation» de son organisation. Sa présence bruyante en France émeut les autorités espagnoles qui le recherchent. Olano est appréhendé le 3 décembre à Bayonne et incarcéré à