Menu
Libération

Trahis par leur «seul repère»

Article réservé aux abonnés
L'ex-directeur de Cheval pour tous, association de réinsertion, comparaît devant les assises pour viols sur mineurs.
publié le 6 mars 2002 à 22h30

Colmar envoyée spéciale

Il a troqué le pull de grosse laine contre une veste grise sur une chemise pour pre. Le cheveu jadis en bataille est aujourd'hui rasé de près, et à l'ancienne corpulence se substituent des traits émaciés. François Supéri, 41 ans, ancien directeur de l'association Cheval pour tous, jadis réputé pour ses traitements musclés administrés aux jeunes délinquants en difficulté, comparaît depuis hier matin devant la cour d'assises du Haut-Rhin pour viols et tentatives de viol par personne ayant autorité, viols sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité, viols sur personnes d'une particulière vulnérabilité et agressions sexuelles.

Un soir de février 1999, Jean-Philippe T., ancien mineur placé à Cheval pour tous, boit quelques bières au restaurant du col de Steige. Devant le patron, qu'il connaît bien, le jeune homme craque. En pleurant, il accuse François Supéri de viols et agressions sexuelles répétés pendant des mois. Le patron prévient les gendarmes. L'ex-pensionnaire réitère ses propos. Il raconte aussi ses années de honte, comment et pourquoi son attachement viscéral et quasi filial au directeur fondateur du centre l'a empêché de se confier plus tôt.

En rupture familiale. Comme la plupart des jeunes qui débarquent dans la ferme du Climont, au coeur des Vosges, Jean-Philippe T., dont plus aucune structure classique ne veut, est arrivé là, placé par un juge pour enfants persuadé que c'est la seule solution pour éviter l'incarcération. Comme tous les jeu