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Libération

Gasoil et goupillon sous le tunnel du Mont-Blanc

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Béni par le curé de Chamonix, il a été rouvert aux voitures samedi.
publié le 11 mars 2002 à 22h33

Chamonix envoyé spécial

André a presque réussi son coup. D'origine italienne, l'artisan voulait être le premier à passer sous le Mont-Blanc. Avant, il l'empruntait le tunnel deux à trois fois par an, pour aller voir sa mère ou acheter du carrelage en Italie. Puis il y eut le drame, les 39 morts, et trois ans de travaux.

Le tunnel rouvrait samedi, et l'inauguration avait drainé une foule de journalistes et une armée de gendarmes mobiles. Hélicoptères tournant dans le ciel, militaires en faction, jambes écartées et bras croisés, au-dessus du tunnel. Mais leur dispositif n'a pas empêché un engin d'exploser, au milieu de la nuit. «Un gros pétard», minimisait Bertrand Lévy, président d'Autoroute et tunnel du Mont-Blanc. Un avertissement, signé d'un certain Groupe d'intervention et de protection de la nature (GIPN). «On est totalement opposés à ce genre de truc», lance Georges Unia, président de l'Association pour le respect du site du Mont-Blanc. Avec deux à trois mille personnes, il manifestait samedi pour accueillir les voitures, mais refuser les poids lourds. Une haie d'honneur encadrait la chaussée, mais un portique en bois dressé au-dessus de la route restreignait le gabarit à hauteur de camionnette: la «limite du supportable». L'association promet du sport aux poids lourds s'ils s'aventurent sur la rampe menant au tunnel. Jean-Claude Gayssot a laissé entendre ce week-end que les camions pourraient revenir «à partir de vendredi». Mais Matignon assure qu'aucune date n'a été arr