La question de l'indemnisation des victimes de la marée noire survenue après la catastrophe de l'Erika pourrait connaître des suites judiciaires. En fin de semaine, le parquet de Paris a transmis au pôle financier une plainte contre X avec constitution de partie civile pour «abus de confiance».
Pour l'association à l'origine de cette initiative, Keep it blue, dont le rameur Jo Le Guen est la figure de proue, les victimes sont en passe de voir leur échapper plus de 20 millions d'euros. La plainte vise plus particulièrement le Fonds d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution (Fipol), l'organisme qui, depuis 1971, verse aux victimes les sommes que les assurances des navires accidentés ne permettent pas de couvrir.
Un fonds essentiellement alimenté par les grands groupes pétroliers, auxquels sont imposées des contributions obligatoires. Pour que les pollueurs soient aussi les payeurs. Ces sommes sont exprimées en droits de tirages spéciaux (DTS), la monnaie du Fonds monétaire international, dont la parité avec les monnaies nationales est fixée chaque jour selon le cours des Bourses.
Parité. La plainte déposée par Keep it blue conteste précisément les conditions dans lesquelles la parité DTS/francs a été établie. D'après la convention qui régit le fonctionnement du Fipol, seule l'assemblée générale de cet organisme peut fixer la date de conversion des DTS. Cette assemblée générale s'est réunie du 23 au 27 octobre 2000 afin de décider de la date de versement des premiers