C'est l'homme aux deux vérités. Muet, ou presque, chez le juge Philippe Vandingenen, qui l'a mis en examen pour trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux, dans l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine. Bavard, comme l'a révélé le Monde, chez le juge Armand Riberolles, qui a repris à la suite d'Eric Halphen l'instruction concernant les HLM de Paris et ses marchés publics trafiqués.
Message de Méry. Face au premier, Didier Schuller, l'ex-conseiller général du canton de Clichy, a indiqué ne rien connaître de la gestion des marchés publics de l'office dont il était pourtant directeur général. Face au second, il a retrouvé la mémoire d'instants fort précis. Ainsi d'une conversation avec Jean-Claude Méry qui aurait eu lieu en août 1994, peu de temps avant l'incarcération du financier occulte du RPR, décédé depuis. Redoutant d'être placé en détention, Méry aurait chargé Schuller de transmettre un message aux dirigeants du RPR, afin d'obtenir la protection qui, dans son esprit, lui était due. «J'estime avoir droit à sa protection et à sa reconnaissance, parce que je lui ai remis 5 millions de francs en liquide...», aurait-il dit à propos du chef de l'Etat. Une phrase qui semble confirmer l'épisode relaté par Méry dans ses confessions posthumes, sur une remise de 5 millions effectuée à Matignon, en présence de Chirac, alors Premier ministre.
Méry aurait fait une autre confidence à Schuller, lors de cette rencontre à Port-Grimaud, dans le Var: «Si j'ai des problèmes, le premier