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Libération

La politique d'asile passée au crible d'Amnesty

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L'ONG répond aux critiques du ministère des Affaires étrangères, qui parlait de laxisme.
publié le 12 mars 2002 à 22h34

«Fraude», «usurpation», «déclarations mensongères» : au début de l'année, une note sévère émanant du Quai d'Orsay était publiée dénonçant les «dérives flagrantes» de l'asile en France. La section française d'Amnesty International, réunie en congrès ce week-end, s'est insurgée contre cette «analyse inquiétante». Elle y répond, point par point. Et interpelle responsables politiques et opinion publique dans un appel lancé dimanche : «Pour que les demandeurs d'asile soient accueillis dignement sur notre territoire.» L'organisation rappelle tout d'abord que fuir légalement son pays est difficile. Les vérifications à l'embarquement se multiplient, les sanctions aux transporteurs accentuent les contrôles. «Les restrictions à l'entrée sur le territoire poussent ces personnes vers des passeurs», explique Amnesty International.

Empreintes. La Commission européenne estime d'ailleurs nécessaire d'«offrir protection, de sorte que les réfugiés n'aient pas à recourir à l'immigration irrégulière ou aux passeurs». L'amalgame entre clandestins et demandeurs d'asile est vite fait, ajoute Amnesty. Pourtant, les demandeurs d'asile ne se cachent pas : ils doivent se déclarer à la préfecture, fournir identité et adresse. Et bientôt, grâce au système Eurodac, un relevé d'empreintes se fera au niveau européen. Pour certains, poursuit Amnesty, la France serait victime de hordes de fraudeurs, utilisant une législation trop laxiste pour se maintenir abusivement sur son sol. «De tels abus existent, concè