C'est mémoire contre mémoire. Autant dire que pour s'y retrouver, le juge Armand Riberolles va devoir effectuer quelques vérifications. Entendu vendredi comme témoin dans l'affaire des HLM de Paris, Didier Schuller a narré une scène se déroulant au coeur de l'été 1994. Le financier occulte du RPR, Jean-Claude Méry, l'aurait précipitamment convié à Port-Grimaud, dans le Var, et aurait chargé l'ancien élu de Clichy de porter un message aux dirigeants gaullistes, leur demandant une protection, alors que Francis Poullain, chef d'entreprise qui utilisait les services de Méry, venait d'être incarcéré. Cette conversation aurait eu lieu en présence de Me Bernard Cahen.
Ce dernier, qui n'est guère facétieux, présentait hier à Libération une version très différente des faits. «Je suis allé effectivement en week-end à Port-Grimaud au 15 août, date anniversaire de la libération de la ville, chez des amis. Jean-Claude Méry, je ne le connaissais pas ; en revanche, Didier Schuller est un copain de fac. Tous deux étaient présents parmi nombre d'autres gens. Méry m'a abordé en me demandant : "Est-ce que je peux vous parler cinq minutes ?"», se souvient l'avocat. Méry a-t-il évoqué un versement de 5 millions de francs en liquide à Matignon en octobre 1986, comme l'assure Schuller ?
«Je n'ai pas assisté à une conversation de cette nature. Ce qui m'a marqué, c'est que Méry voulait savoir ce qu'il y avait dans le dossier. Un chef d'entreprise était présent, également intéressé par l'affaire. Je ne