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Libération
Reportage

Israël et Palestine, chacun de son côté

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Manifestation contre la présence d'un ministre israélien à la Sorbonne.
publié le 15 mars 2002 à 22h36

Pour l'instant, sa chaise est vide. Devant la table dressée pour l'hôte de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), dans un amphithéâtre de la Sorbonne, drapeaux français et israélien se côtoient. Le 6 janvier dernier, l'homme que l'on attend a déclaré: «La France est le pire pays occidental en matière d'antisémitisme.» Mais aujourd'hui, l'homme qui prend place sous les applaudissements vient de dire que «la société française n'était pas une société antisémite», estimant que la violence antisémite en France, exercée par des «groupes extrémistes proches de l'immigration», était la conséquence «d'un problème social et non d'une opposition entre judaïsme et islam». Deux propos, le même homme. Michael Melchior, vice-ministre des Affaires étrangères d'Israël, est là pour répondre aux questions des étudiants, sous le regard d'Elie Barnavi, ambassadeur d'Israël en France.

«Une population sans espoir». «Tout à l'heure, lors d'une conférence de presse, on m'a demandé comment je pouvais être à la fois rabbin, colombe et au gouvernement d'Ariel Sharon?» Il sourit. «Franchement, il y a deux ans, si on m'avait demandé: "Seriez-vous un jour au côté de Sharon?", j'aurais répondu: "Soit vous me connaissez mal, soit vous êtes fou."» Il regarde l'assemblée silencieuse. «Alors, si quelqu'un aujourd'hui pense que je suis fou, je le comprends.» Né au Danemark, ancien grand rabbin de Norvège, Melchior choisit Israël en 1987 et s'installe d'abord trois mois côté palestinien, «pour écouter et a