Saint-Nazaire envoyé spécial

Coincée entre le terminal portuaire et le site de construction navale des Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la vasière de Méan n'a rien d'un espace naturel vierge de tout environnement industriel. C'est plutôt une enclave délaissée par l'aménagement. Et personne ne revendique mordicus sa préservation. Ce vague carré de 500 m de côté est pourtant inscrit en zone de protection spéciale au titre de l'environnement. Et il doit désormais devenir l'un des sites français Natura 2000 (lire ci-contre), ce qui n'enchante guère la communauté d'agglomération de Saint-Nazaire.

«Mille-feuille.» «Cette zone a été classée sur la base d'une étude scientifique vieille de dix ans, qui n'a pas été remise à jour, tempête le maire chevènementiste Joël Batteux. Cette vasière est en train de sortir de l'eau et son peuplement [faunistique] a bien changé.» Ce que veulent bien reconnaître les élus Verts du cru. «Il y a bien quelques avocettes, mais il y a aussi un beau couple de hérons cendrés qui nichent dans la boucle de l'échangeur autoroutier voisin, ironise Jean-François Guitton, urbaniste à la tête de la communauté d'agglomération. Il faut prôner une consommation intelligente des espaces stratégiques et leur donner leur vraie valeur. Au lieu de ça, on superpose un mille-feuille de protection.» «Notre seule faiblesse, concède-t-on dans l'entourage du maire, c'est de ne pas disposer de contre-expertise pour démontrer qu'il n'y a, à l'évidence