Le piège à rats et à souris est plein. Le magma de nourriture mélangé à de la colle a été fatal à quatre rongeurs. «Il faut le changer. J'en achète un tous les deux jours, ça coûte 49 francs (7,47 euros, ndlr)» dit Modibo Niakaté. Dans la souricière, un animal tente encore de se débattre. A l'îlot Petit, la lutte contre les rongeurs est quotidienne. L'îlot est le plus grand taudis de la capitale, un «village» qui a compté jusqu'à 260 personnes, situé à quelques centaines de mètres de la mairie du XIXe arrondissement et des immeubles bourgeois qui bordent le parc des Buttes-Chaumont. Ce bidonville des temps modernes est constitué d'un groupe de quatre bâtiments de deux étages accolés les uns aux autres, et cumule tous les stigmates de l'habitat indigne.
Péril. Le saturnisme d'abord, avec une cinquantaine d'enfants intoxiqués par les peintures au plomb. L'insalubrité, avec de l'humidité et des moisissures partout. Le péril aussi, avec des murs et des plafonds soutenus par des poutres. Cette accumulation a amené la nouvelle municipalité à faire de Petit un laboratoire de sa politique de résorption des taudis (lire ci-dessus). Depuis juin, la Ville a engagé une opération de relogement des 63 familles recensées sur place. Chaque mois, quatre à cinq d'entre elles s'en vont au rythme des propositions d'attributions de HLM. Immédiatement, portes et fenêtres sont murées pour éviter que des familles en quête d'un logement ne viennent remplacer les partants. Les habitants eux-mêmes font