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Fin de la guerre qui ne disait pas son nom (1/3)

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Quand intervient le cessez-le-feu, l'armée française se sentait maîtresse du terrain.
publié le 18 mars 2002 à 22h37

Algérie 18 mars 1962: les accords d'Evian sont signés. Le 19, à midi, le cessez-le-feu est établi. Depuis novembre 1954, le pays était à feu et à sang. La «rébellion» du début est devenue une vraie guerre, avec ses victimes, ses vainqueurs, ses vaincus. La colonie n'est plus; en juillet, l'indépen-dance sera proclamée.

Retour sur ces journées qui occupent encore la mémoire de millions d'appelés du contingent, d'Algériens et de pieds-noirs. Et éclairent certains des drames de l'Algérie contem-poraine.

Demain, 2e volet: «En Algérie, cette date n'est pas célébrée...»

L'armée française a-t-elle gagné la guerre d'Algérie? «Le mythe selon lequel les militaires, victorieux sur le terrain, ont été trahis par les politiques a la vie dure, reconnaît Georges Fleury, auteur de nombreux ouvrages historiques peu suspects d'antimilitarisme (1). Mais c'est mensonger. Tout simplement parce que ce n'était pas une guerre contre une armée classique.» L'historien Benjamin Stora renchérit (2): «Quand un pays s'en va, c'est qu'il a perdu, non? D'ailleurs, les nationalistes algériens n'ont jamais pensé à une victoire militaire, dans le style des Vietnamiens à Diên Biên Phû.» Les anciens d'Algérie ne désarment pourtant pas. Dans le Livre blanc (3), récemment publié sous les auspices d'un collectif de généraux à la retraite, un chapitre explique encore: «Comment on a gagné la guerre d'Algérie»...

Que s'est-il vraiment passé sur le «terrain» militaire? Où en était le rapport de forces au moment du cessez-