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Libération

Stéphane, «rebelle» selon la police, victime selon les témoins

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A Lyon, une manif tourne mal, un étudiant est dans le box.
publié le 18 mars 2002 à 22h37

Lyon de notre correspondant

Stéphane sort d'un sale week-end. Etudiant en psychologie (27 ans), il passe aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Lyon, pour outrage et rébellion lors d'une manifestation, en novembre 2001. Trois policiers l'accusent de les avoir blessés, lors de son interpellation. Un des agents a même bénéficié de dix jours d'interruption de travail pour une fracture au majeur de la main droite. Du coup, il risque jusqu'à cinq ans de prison, et n'en mène pas large. L'étudiant, plutôt frêle, affirme de son côté avoir été frappé, ce que confirment plusieurs témoignages. Son avocate a reçu près d'une trentaine d'attestations, de manifestants, passants et habitants. Tous décrivent la charge violente des forces de l'ordre, sur un cortège pacifique.

«Les murs parlent». Une soixantaine de personnes défilaient ce samedi 10 novembre sur les pentes de la Croix-Rousse, pour protester contre le plan «propreté renforcée» mis en place par la nouvelle municipalité. Gérard Collomb, maire socialiste de Lyon, souhaite éliminer les tags, les déjections, mais aussi l'affichage sauvage. Mais les rues de la Croix-Rousse entretiennent depuis les canuts une forte tradition d'affichage militant, et les associations ont plutôt mal pris que l'on place leurs textes au niveau des crottes de chiens.

Pour protester, le cortège remonte les pentes en décorant les murs de slogans. «Les murs parlent», «murs blancs = peuple muet», «liberté d'expression», ou encore «J'ai des poils, et alors