«L'incendie de la synagogue de Trappes, survenu le 10 octobre 2000, n'était pas un acte antisémite comme avaient pu le laisser croire le climat ambiant de l'époque et la tension occasionnée par une recrudescence du conflit israélo-palestinien.» Première phrase d'un communiqué de dix lignes, daté d'hier et signé Yves Colleu, procureur de la République de Versailles. «L'information judiciaire ouverte le 18 octobre 2000 du chef de destruction de bien privé par substance incendiaire, continue le communiqué, a d'ores et déjà permis de mettre hors de cause les six jeunes habitants de Trappes, mis en examen à la suite d'une dénonciation engendrée par leur vantardise.»
Emblématique. Avant même que la synagogue de Trappes soit détruite par le feu, la communauté juive de France s'alarmait d'une recrudescence notable d'actes antisémites, chronologiquement liés à la deuxième Intifada palestinienne. Mais c'est l'incendie de Trappes, l'atteinte délibérée à un lieu de culte juif, qui fut emblématique d'une violence raciste répertoriée jusqu'à ce jour par les institutions juives, avant d'être rassemblée dans un livre (1) cosigné par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS Racisme (Libération du 12 mars 2002). Dès leur arrivée sur les lieux du sinistre, il ne fait aucun doute aux enquêteurs qu'il s'agit d'un acte criminel. «On est peut-être un peu bêtes, explique aujourd'hui une source proche de l'enquête, mais une synagogue qui brûle dans ce contexte nous a fait assez rapidement