Sixt-sur-Aff envoyé spécial
Tracts anonymes, menaces, insultes: la perspective d'une école publique à Sixt-sur-Aff, 1 950 habitants aux confins de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan, a réveillé les querelles de village. «Il y a des acharnés des deux côtés», commente la patronne du café-PMU. Au départ, tout semble pourtant limpide. Mobilisées par quelques parents peu satisfaits par l'école privée qui accueille 150 élèves répartis en six classes primaires et maternelles, un peu plus d'une vingtaine de familles, représentant 45 enfants, demandent à l'inspection d'académie l'ouverture d'une école publique. Après enquête, celle-ci répond favorablement et décide la création d'au moins deux postes pour la rentrée 2002.
Locaux. Mais la municipalité affiche aussitôt son hostilité. Elle n'a pas, dit-elle, les moyens de financer de nouveaux locaux et encore moins du personnel non enseignant. Elle se défend de toute considération idéologique: «Il ne s'agit pas d'un problème public-privé, insiste le maire, Yannick Texier. Le conseil municipal s'est prononcé contre une seconde école, parce que, sans local disponible, des dépenses supplémentaires nous empêcherons de faire autre chose. Compte tenu des faibles effectifs prévus pour l'école publique, des classes à multiniveau ne nous semblent pas non plus l'idéal pour les enfants.» Un faux problème rétorque l'Education nationale, qui défend les «cycles d'apprentissage» dans les écoles rurales.
«Ecole du diable». Depuis la première mobilisation, le