Modane (Savoie) envoyé spécial
A ce rythme, les camions vont finir par grimper sur les trains avant de revoir le Mont-Blanc. Les ministres français et italien des Transports inauguraient hier le chantier de la future ligne Lyon-Turin, déterminante pour l'avenir du fret ferroviaire. Sans parvenir à se mettre d'accord sur les modalités de retour des poids lourds sous le tunnel du Mont-Blanc. «Nous avons demandé à l'Union européenne d'intervenir, s'agace Pietro Lunardi, ministre italien des Transports. La France avait promis de rouvrir aux camions quinze jours après le retour des voitures. Je veux qu'elle respecte sa parole.» Jean-Claude Gayssot tempère, et assure qu'à terme, «au moins 35 % des camions du Fréjus» repasseront sous le Mont-Blanc. «Mais après trois ans d'interruption, une phase expérimentale est nécessaire. Elle sera réservée aux plus petits camions.»
La décision énerve les Italiens, mais également les élus de la Maurienne, que Jean-Claude Gayssot a rencontrés hier soir. Depuis la fermeture du Mont-Blanc, 1,6 million de camions transitent chaque année par leur vallée, via le Fréjus. Les écologistes locaux se disent pourtant solidaires de la vallée de Chamonix (Haute-Savoie). Ils réclament moins de camions «dans toutes les montagnes». Et beaucoup plus de ferroutage (chargement de camions sur les trains).
Marteaux-piqueurs. Dans ce domaine, la France commence tout juste à combler des décennies de retard. Ainsi, le Lyon-Turin, tunnel ferroviaire de 52,7 kilomètres prévu