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Libération

Trois croûtes font un non-lieu pour Tapie

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Le Crédit Lyonnais avait porté plainte dans une affaire de faux tableaux.
publié le 21 mars 2002 à 22h39

Bernard Tapie vient encore de marquer un point dans le match qui l'oppose au Crédit Lyonnais. Lundi, la juge Eva Joly lui a délivré un non-lieu dans un dossier, instruit sur une plainte de la banque, portant sur de vrais faux tableaux décorant son hôtel particulier de la rue des Saints-Pères, à Paris. Il s'agit de trois croûtes, signées Modigliani et Chagall, que l'homme d'affaires aurait mises en garantie bancaire. C'est peu dire que le Lyonnais s'est ridiculisé dans cette affaire. Dans sa première plainte, en 1994, la banque prétendait que Tapie aurait remplacé de vraies toiles par des imitations, à l'approche d'une saisie ­ le Lyonnais était alors échaudé par l'étonnante évacuation nocturne de meubles vers un entrepôt de la région parisienne.

Contre-plainte. Non seulement l'instruction a établi qu'« aucune substitution n'était intervenue », mais des experts ont attesté que les toiles n'étaient pas des copies de maîtres, mais peintes « à la manière de », sans possibilité de confusion. Le Lyonnais a alors changé son fusil d'épaule en portant plainte, en 1995, pour escroquerie : selon lui, Tapie aurait indiqué qu'il s'agissait d'oeuvres de maîtres afin d'obtenir de nouveaux crédits. Cette fois, la banque ne prétend plus qu'il aurait fait passer des vrais pour des faux, mais des faux pour des vrais... Encore raté : l'enquête a démontré que Tapie a toujours présenté ces croûtes comme des croûtes. Mieux, elles n'ont jamais fait partie de l'inventaire des biens destinés à apurer