Montpellier correspondance
Jérémy G., 25 ans, ne volera plus de voitures. Dans la nuit de mardi à mercredi, il a reçu, dans le dos, une décharge mortelle de chevrotine tirée par un commerçant du centre-ville de Béziers. A deux heures du matin, une voisine de palier toque à la porte de Didier B., buraliste qui loge à l'étage au-dessus de son commerce. « Venez vite, on essaie de voler votre voiture. » L'épouse du commerçant, son fils et son chien, un rottweiler, descendent. En bas, deux jeunes, Jérémy et Laurent, 15 ans, ont déjà fracturé la portière de la Clio à l'aide d'un tournevis et d'un manchon métallique retrouvés sur place, et sont installés dans la voiture. Tétanisé par le chien, Laurent ne bouge pas de la voiture, mais Jérémy tente de fuir.
Du balcon où il s'est posté, Didier B., armé d'un fusil de chasse chargé de plombs de chasse numéro 9, tire un coup de feu sur le fuyard, et l'atteint dans le dos. A 15 mètres environ. Jérémy D. n'ira pas plus loin. Le commerçant prévient la police et les secours. Placé en garde à vue, il explique qu'il a « voulu tirer dans les jambes du jeune homme dans le but de le faire fuir et de protéger les siens ».
Après audition des témoins, dont Laurent, cueilli dans la Clio par la police, les enquêteurs reconstituent les faits. Le commerçant n'a pas agi en état de légitime défense. Jérémy fuyait déjà quand il a tiré. Selon Patrice Deville, procureur de la République adjoint de Béziers, le commerçant devrait être mis en examen pour homicide