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Libération

La mairie enferme mais ne marie pas

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A Toulouse, l'union de deux Marocains a été refusée.
publié le 22 mars 2002 à 22h40

En guise de cadeau de mariage, il a écopé d'un arrêté de reconduite à la frontière. Abderrafia Maaroufi voulait épouser Mahgouba Hamoussa. Leur mariage devait être célébré le 5 mars à Toulouse. Mais la veille, la mairie informait le couple que le mariage n'aurait pas lieu. Et dix jours plus tard, Abderrafia Maaroufi était emmené en centre de rétention administrative, en attendant un retour forcé au pays.

Tous deux sont marocains, elle, vit en France depuis 1977. Lui, violoniste, résidait au Maroc. Ils racontent que c'est là qu'ils se sont rencontrés, il y a deux ans. En septembre 2000, Abderrafia Maaroufi entre en France pour un concert et décide d'y rester. Le 30 janvier 2002, ils déposent un dossier de mariage à la mairie. Abderrafia Maaroufi est alors sans papiers. Suspectant un mariage de complaisance, la municipalité saisit le procureur le 6 février. Le parquet a dès lors 15 jours pour enquêter et faire surseoir à la célébration d'un mariage qu'il trouve douteux. Ce délai expirait le 22 février. Jusqu'à la veille de leur union, les fiancés n'ont pourtant eu aucune nouvelle. «Le 4 mars au matin, la mairie nous a appelés pour dire qu'on ne nous marierait pas.» Une semaine plus tard, les policiers se présentent au domicile de Mahgouba Hamoussa. Ils n'y trouvent pas Abderrafia. La jeune femme leur dit : «Il est sorti avec des amis. Je vous l'amène demain.» Comme promis, le lendemain, ils se présentent au commissariat. S'ensuit pour le Marocain une garde à vue, puis une réten