Immeuble après immeuble, les résultats des analyses aux robinets des appartements sont venus confirmer les doutes initiaux. «Généralement, la teneur en plomb relevée dans l'eau consommée par les habitants est au-dessus des normes européennes qui vont s'appliquer à partir de janvier 2003», assure Jean-Hervé Masson, responsable d'un cabinet de syndic qui gère des copropriétés à Paris et en banlieue. Au nom du «principe de précaution», celui-ci a par conséquent pris l'initiative de faire réaliser des tests dans 102 immeubles anciens équipés de tuyaux en plomb. Car l'Union européenne a décidé de déclarer la guerre à ce métal.
Risques sanitaires. Se fondant sur un rapport de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) qui pointe une série de risques sanitaires, Bruxelles a adopté une directive fixant à 25 microgrammes maximum la concentration de plomb tolérée dans l'eau potable (1). «J'ai été un peu surpris par les résultats», commente Jean-Hervé Masson. Dans certains logements, les concentrations moyennes relevées au robinet des usagers (2) sont jusqu'à onze fois supérieures aux seuils fixés par la directive.
Dans un immeuble du Marais à Paris, il a ainsi été mesuré 192 microgrammes de plomb par litre. Plus inquiétant encore : dans des chambres de bonne d'une copropriété du square Dessaix dans le XVe arrondissement de Paris, les chiffres de 215 et de 270 microgrammes sont atteints. Ces valeurs très hautes s'expliquent par la situation particulière de ces logements. L'eau parcourt to