Lyon de notre correspondant

La Maurienne investit la route à son tour. Les maires de 62 communes de la vallée ont convoqué pour vendredi des conseils municipaux exceptionnels et délocalisés. Ils comptent investir l'A 43, pour délibérer au beau milieu de l'autoroute menant au tunnel du Fréjus. L'ouvrage concentre l'essentiel du trafic entre la France et l'Italie depuis la fermeture du Mont-Blanc. Les élus de Maurienne exigent un meilleur partage.

Articuler. «Dans ce pays, il faut se coucher sur la route pour se faire entendre», fulminait Michel Bouvard, député RPR de Savoie, après l'annonce par Jean-Claude Gayssot de l'interdiction du Mont-Blanc aux véhicules articulés (plus de 90 % du trafic). Quinze jours plus tard, des centaines d'élus comptent délibérer sur le bitume. «Nous savons que le blocage actuel est dû aux élections, avance Christian Rochette, conseiller régional RPR. Mais nous voulons qu'une décision soit prise avant la présidentielle, car si la majorité actuelle l'emporte, les Verts risquent de négocier très fort leur entrée au gouvernement.»

La droite, vendredi, ne sera pas seule. «Quand le Mont-Blanc a fermé, rappelle Marc Tournabien, président divers gauche du syndicat du pays de Maurienne, on a toléré le report du trafic pour ne pas bloquer l'économie. Aujourd'hui, le ministre des Transports nous annonce qu'on dispose à Chamonix du tunnel le plus sûr d'Europe. Qu'on en profite pour équilibrer les nuisances.» Les délibérations seront envoyées au Premier ministre.