Auch (Gers) envoyée spéciale
Sur deux écrans géants, la cour d'assises du Gers a découvert hier les scènes de crimes des deux couples hollandais, filmées le samedi 22 mai 1999 par le gendarme Cros qui, debout à la barre, commente. Au bout d'une allée boisée, fermée par une chaîne, un ancien corps de ferme, «la Boupillère», isolé au milieu des terres de Montfort. Tous volets clos, à l'exception d'une fenêtre à l'étage. Dans le hall d'entrée de la bâtisse de pierre, rachetée par le couple Van Hulst, et rénovée au fil du temps, le téléphone débranché, une «gerbe de plombs» sur le mur. Sur la gauche, une chambre, porte verrouillée de l'extérieur, clef sur la serrure.
Le technicien en identification criminelle (TIC) Michel Cros pénètre les lieux, caméra au poing. Images parfois tremblées. En travers du lit, le corps de Dorothéa Nieuwenhuis, 56 ans, (soeur de la propriétaire) qui porte son K-way, pieds et poings liés avec un ruban adhésif blanc marqué VTN, bouche bâillonnée avec le même scotch, gorge tranchée. A ses côtés, éparpillés sur la couche, les papiers de Johan, son mari. Désordre dans la pièce. Le président passe parfois en accéléré la bande de 45 minutes, dans un silence glacé.
Gémissement. Au rez-de-chaussée toujours, dans la cuisine en travaux, un rouleau à pâtisserie et une bâche plastique fixée à la table avec des bandes d'adhésif VTN, «un couteau sur le buffet avec des traces rougeâtres sur le manche», précise le TIC. Par terre, la dépouille de Johan Nieuwenhuis, attac