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Libération

Malvenu d'être nu à Henri-IV

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Menaces contre des lycéens ayant posé en une de leur journal, «Ravaillac».
publié le 27 mars 2002 à 22h43

Ils sont cinq. Ils sont nus. Un scotch opaque mais amovible masque leur sexe. Cette photo fait la une du numéro 2 du journal lycéen Ravaillac, paru jeudi dernier. Les modèles font partie de l'équipe de rédaction. Ils sont élèves de terminale ou de classes préparatoires du prestigieux lycée parisien Henri-IV, une des antichambres les plus courues de l'élite française. Ils craignent de payer très cher leur démarche.

Jonathan, 17 ans, directeur de la publication, dénonce des menaces à peine voilées de certains enseignants et du proviseur, Patrice Corre. Ce dernier confirme avoir reçu «des plaintes de parents, de personnels et d'élèves» mais nie avoir proféré «de quelconques menaces, notamment sur la scolarité des élèves concernés». Pourtant, selon Jonathan, «c'est la guerre des nerfs, sans trace écrite, sur le mode "Soyez prudents. Soyez très prudents"». Depuis, la pression monte, Ravaillac, interdit de diffusion, se défend. L'équipe sollicite J Presse, fédération des centaines de journaux lycéens ­ «on est derrière eux», assure Franck Delaire, de cet organisme. Et prend pour avocat Alain Weber, spécialiste de cette presse. Celui-ci commente : «S'il devait y avoir un procès, ce serait un ravissement de les défendre. Si ce journal a causé un trouble, c'est dans l'esprit des adultes, pas des jeunes. Qu'ils s'interrogent sur leur regard.»

Qualité. Les jeunes, eux, l'ont fait. Car la couverture qui fait scandale renferme 28 pages de belle tenue sur le sexe et les lycéens. Critique ra