Ils sont venus, une fois encore. Hier, ils étaient là, devant la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris. «On est de moins en moins», remarque, inquiet, Olivier Duplessis, président de l'Association française des transfusés. «Depuis 1988... Rendez vous compte, il y a quinze ans, la première plainte déposée dans l'affaire du sang, indique Me Max Lecoq qui fut le premier à saisir la justice. «Aujourd'hui on en est là, à attendre l'ouverture de l'audience». Et cet avocat de se souvenir : «La magistrate, alors, m'a dit : "Vous n'y pensez pas : attaquer des médecins."»
N'empêche, ils sont là, encore là, toujours résistants, à peine moins nombreux qu'il y a quelques mois. Arrive Sabine Paugam, autre avocate «historique» de cette affaire du sang contaminé. Puis François Morette, conseil du docteur Garreta. Tout le monde se retrouve, tout le monde a vieilli. «On ne nous aura pas à l'usure», dit un avocat. Certaines parties civiles ont quitté la procédure, d'autres sont décédées. «Cette fois-ci, on peut espérer que l'on touche à la fin», lâche Olivier Duplessis.
Huis clos. Ce passage devant la chambre d'instruction de la cour d'appel est en effet décisif. Il devrait marquer la dernière étape avant la tenue du troisième procès du sang contaminé. D'autant qu'hier le parquet général a confirmé son souhait qu'il se tienne. En requérant le renvoi devant un tribunal correctionnel des trente personnes mises en examen dans le dossier dit «non-ministériel» du sang contaminé. Tout le d