Gardes à vue contestées (Libération du 24 juin 2000), lenteur des instructions, audiences tardives, les avocats de trois des huit indépendantistes bretons incarcérés pour le vol d'explosifs de Plévin en 1999 et l'attentat meurtrier du McDo de Quévert en 2000 sont sur les nerfs. Vendredi, la chambre de l'instruction de Paris a examiné les demandes de mise en liberté de Kristian Georgeault (en détention provisoire depuis dix-huit mois), Gaël Roblin (treize mois) et Arno Vannier (vingt-cinq mois).
Explosifs. Georgeault est suspecté d'être un des chefs de l'Armée révolutionnaire bretonne (ARB), qui serait à l'origine de cette double action. Roblin, porte-parole d'Emgann (mouvement indépendantiste soupçonné d'être la «vitrine légale» de l'ARB), est mis en cause pour être l'auteur d'un communiqué qui, sans condamner la violence politique, niait toute responsabilité de l'ARB dans l'attentat du McDo. Vannier, enfin, est accusé de recel dans le vol de Plévin. On a retrouvé 5 kg d'explosifs dans sa voiture. Les débats de vendredi, publics selon les voeux de la défense, auraient dû porter sur la seule question du maintien en détention des trois militants.
Mais la longueur de l'enquête a fini par exaspérer le camp breton. Quand la présidente annonce qu'il va falloir faire court, la petite délégation de Skoazell Vreizh, association de «soutien aux familles des prisonniers politiques bretons», étouffe son indignation. Dans ce genre d'audience, la procédure ne prévoit que des «observations s