Menu
Libération

La Maurienne ne veut plus être la «poubelle» du Mont-Blanc

Article réservé aux abonnés
Elus et habitants ont bloqué l'accès au tunnel du Fréjus.
publié le 30 mars 2002 à 22h45

Maurienne envoyée spéciale

La vallée de la Maurienne s'est énervée. Depuis la fermeture du tunnel du Mont-Blanc en 1999, elle supporte le report du trafic des camions contraints d'emprunter le Fréjus pour la traversée des Alpes. Depuis trois ans, elle a vu ce trafic doubler. Et, depuis trois ans, elle accepte, sans mot dire, ou presque. Vendredi, alors que le ministère des Transports annonçait une nouvelle fois le report de la date de réouverture du Mont-Blanc aux poids lourds, au 25 juin en l'occurrence, la Maurienne a décidé de faire entendre sa voix. Durant deux heures, à l'initiative des communes de la vallée, plus de 2 000 personnes, dont 200 élus toutes tendances confondues, ont envahi et bloqué l'autoroute A43 permettant d'accéder au Fréjus.

Exclus du débat. Rejoints par quelques-uns de leurs homologues italiens de la vallée de Suse, ils ont manifesté pacifiquement et symboliquement pour la réouverture rapide, «avant la présidentielle», du Mont-Blanc aux camions. Une solution de «soulagement provisoire tant que le ferroutage n'est pas mis en place». «Mont-Blanc sanctifié, Maurienne sacrifiée», scandait la banderole ouvrant la manifestation. «Pendant trois ans, nous avons accepté les camions avec dignité, pour les familles du drame du Mont-Blanc, et avec responsabilité face aux contraintes économiques du trafic international. Nous avons réagi avec civisme. Nous avons pris patience. Mais trop, c'est trop», explique Michel Bouvard, député RPR de Savoie qui, aux côtés de se