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Libération

Une garde a vue «sans dysfonctionnement»

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publié le 30 mars 2002 à 22h45

Au «36», quai des Orfèvres à Paris, la vie continue. La mort de Richard Durn, qui s'est jeté par le vasistas du bureau 414, amène ici de nouveaux visiteurs qui font l'ascension des 105 marches de l'escalier au linoléum usé pour atteindre la brigade criminelle. A la cohorte des familles des élus assassinés à Nanterre, des suspects entravés et des témoins convoqués qui défilent comme à l'habitude dans les bureaux mansardés, se sont ajoutés vendredi matin quatre membres de l'Inspection générale des services de police (IGS) et de justice (IGSJ). Ces deux policiers et deux magistrats enquêtent pour le ministre de l'Intérieur et la garde des Sceaux sur l'éventuel «dysfonctionnement grave» que constitue, selon Daniel Vaillant, le suicide en garde à vue du tueur de Nanterre. Ils ont donc «inspecté» les locaux de la Crim' du commissaire Maigret des romans de Simenon, les coins et les recoins «de ce bâtiment aux pièces riquiqui et étouffantes, mais magique, au coeur de l'île de la Cité, et collé au Palais de justice», selon un ex-commandant. Ils ont tournicoté, du troisième étage au cinquième sous les combles, dans des bureaux exigus, afin de «vérifier les déclarations des policiers qui assurent avoir choisi la pièce la plus "sécure" pour les auditions de Richard Durn», à savoir le «414», «sans fenêtre». Juste une porte fermée et un Velux. Le patron des lieux, le commissaire Pechenard, a lui-même détaillé à l'IGS, jeudi soir, «les mesures de sécurité exceptionnelles» qu'il a prises p