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Libération
Interview

«Une prohibition de la mixité»

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publié le 1er avril 2002 à 22h54

Hanifa Chérifi est membre du Haut Conseil à l'intégration. Une semaine après la crise provoquée par une lycéenne portant le voile à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), elle revient sur la question du voile, à l'école et dans les quartiers.

Douze ans après les premières affaires, on a l'impression que l'Education nationale trouve des solutions négociées...

Nous avons fait d'énormes progrès dans la maîtrise de ce problème. Même si, çà et là, on voit encore surgir des tensions, voire des conflits. Ce n'est pas simple à gérer parce que la question du voile renvoie à celles de l'immigration, de la banlieue, du statut des femmes, et à l'influence avérée des courants islamistes sur les jeunes. Quand on voit une jeune fille prise dans une logique où l'obéissance à la religion prime sur tout le reste, la scolarité, les règles de citoyenneté, l'émancipation personnelle, on peut être inquiet pour son devenir. Le défi de l'école c'est d'amener ces élèves à prendre conscience de l'enfermement que représente le voile, pour pouvoir s'en libérer. Contrairement à ce qu'on entend souvent, dans la majorité des cas, les parents ne sont pas les plus fervents militants du voile. Les défenseurs du voile se recrutent essentiellement dans les prosélytes.

Que signifie ce port du voile ?

Au début de ces affaires, on a dit que le voile permet aux jeunes filles de négocier un «espace de liberté» entre la famille et la société. Et on a un peu fait l'impasse sur la signification du voile en tant que tel :