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Libération

Le prion pourrait transiter en camion

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Sa propagation envisagée via des remorques mal nettoyées.
publié le 2 avril 2002 à 22h54

On croyait le problème définitivement réglé. En novembre 2000, la France, puis l'UE, ont interdit l'utilisation des farines et graisses animales dans l'alimentation de tout type d'élevage (bovins, volailles...). Après dix ans d'atermoiements, le principal véhicule de propagation du prion (une protéine à l'origine de l'ESB chez les ruminants et de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez les humains) semblait stoppé net. Désormais, la seule destination de ces farines est l'usine d'incinération. La Direction générale de l'alimentation (DGAL), qui dépend du ministère de l'Agriculture, a pourtant lancé une enquête sur les risques de «contaminations croisées», dans une note du 25 février. Par camions interposés, demeurerait un risque résiduel de propagation...

En effet, les farines animales restent autorisées pour l'alimentation des animaux de compagnie (chiens, chats et poissons rouges, qui n'ont pas vocation à être mangés par les humains). Un même camion peut livrer, un jour, des farines chez Fido ou Friskies (1), puis, le lendemain, du maïs chez un éleveur de bovins. Avec le risque de mélange des différents produits, pour peu que cuves ou containers ne soient pas correctement nettoyés. De même, un camion chargé de farines animales à destination d'une usine d'incinération peut ensuite transporter des ingrédients destinés à l'alimentation humaine.

Failles. La plus récente réglementation interdit généralement le transport simultané de ces diverses marchandises. Elle autorise parfois le