Pour lutter contre les concentrations excessives de logements sociaux, la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) impose depuis novembre 2000 un quota de 20 % de logements HLM dans toutes les communes de plus de 3 500 habitants. Les villes ont vingt ans pour atteindre cet objectif. Cette loi produit ses effets : sur les 50 000 HLM construites l'an dernier, 19 000 l'ont été au titre de la SRU. Pendant les débats, des députés et sénateurs de gauche avaient tenté à coups d'amendements d'adapter ce texte aux spécificités parisiennes, lyonnaises et marseillaises.
Terrains. Dans ces trois villes, il fallait selon eux que l'objectif de 20 % de HLM s'impose à chaque arrondissement. A Marseille comme à Paris, les logements sociaux sont concentrés dans les quartiers périphériques tandis que les centre-villes ne sont faits que de logements bourgeois. Mais les parlementaires avaient vainement tenté de combattre cette logique d'inégalités spatiales. Ils s'étaient abrités derrière la loi PML (Paris-Marseille-Lyon) qui dote les trois villes d'un statut particulier avec dans chaque arrondissement une sorte de conseil municipal aux pouvoirs restreints.
«Leur proposition a été refusée pour des raisons essentiellement pratiques. A Paris, par exemple, il n'y a plus de terrains à bâtir dans les arrondissements centraux. Difficile dès lors d'obliger la commune à y réaliser 20 % de HLM», affirme Daniel Marcovitch, député PS de la 19e circonscription, qui concentre un nombre important de HLM.
Mi