Montpellier de notre correspondante
Un attentat, pour ne plus être seulement des délinquants. Morad, 24 ans, Djamel, 24 ans, et Hakim, 19 ans, reconnaissent «avoir fait une connerie». Mis en examen vendredi pour «dégradation volontaire de biens par incendie», ils dormiront samedi à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone. Ils risquent dix ans de prison. Trente-six heures plus tôt, ils ont fabriqué trois cocktails Molotov, les ont jetés dans une vitre du bâtiment qui abrite l'une des trois synagogues de Montpellier et se sont fait cueillir par une patrouille de la brigade anticriminalité alors qu'ils repassaient pour «regarder le spectacle».
Beuverie. Ils habitent trois petites communes de l'Hérault, Gignac, Saint-André-de-Sangonis et Saint-Saturnin. Morad, maçon, et Djamel, sans emploi, ont été plusieurs fois condamnés pour violence et vols par effraction. «Des délinquants classiques», précise Bernard Caplette, directeur du SRPJ de Montpellier. Hakim, lui, est «inconnu». Ils aiment les belles voitures, et se saper. Ne sont pas des assidus des prêches du vendredi. Dans la nuit de mercredi, avec un autre, ils font «un tour en ville». Boivent quelques bières achetées dans les épiceries de nuit, tournent un peu, puis rentrent à Gignac. Morad, Djamel et Hakim boivent encore. Commencent à parler de la Palestine, des attentats, des synagogues. Ils rassemblent alors les éléments nécessaires pour un engin incendiaire : un jerrican d'essence chez l'un, des bouteilles chez l'autre.